La bio-désinfection automatisée des surfaces d’Oxy’Pharm a obtenu un sésame scientifique dans un domaine très spécialisé de la filière agricole : la désinfection des œufs à couver. Le groupe est passé en quelques années de l’expérimental au marché de niche.
L’usage du formaldéhyde comme biocide désinfectant a été général dans le maillon sélection-accouvage de la filière avicole pour la désinfection des œufs à couver… Il s’agit, en effet, avant incubation, de protéger l’embryon d’un risque de contaminations microbiologiques et de préserver la qualité sanitaire des produits finis.
Or, alerte en 2004, le formaldéhyde est classé « substance cancérogène avérée pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer. Il faut alors enclencher un long processus de changement des normes pour protéger les travailleurs exposés et évoluer progressivement vers l’interdiction.
Oui mais par quoi remplacer le formaldéhyde ?
Exit le formaldéhyde
En 2015, l’Institut Itavi, organisme de recherche appliquée indépendant reconnu par les pouvoirs publics pour la filière avicole démarre une série d’études visant à rechercher, tester et valider des méthodes de substitution.
Cinq procédés sont testés les années suivantes dont le peroxyde d’hydrogène en phase gazeuse, via l’utilisation du traitement de bio-désinfection Nocolyse+ appliqué par le diffuseur Nocospray d’Oxy’Pharm.
Le Nocolyse+ est une solution liquide biodégradable appliquée par le biais du diffuseur Nocospray développé à partir d’une turbine chauffante et ionisante permettant de diffuser le Nocolyse+ liquide transformé en gaz (particules 5 μm). Le produit est alors testé selon les recommandations d’Oxy’Pharm avec un dosage de ≥ 5 ml /m3 de volume traité.
Un chariot d’œufs à couver est désinfecté avec un litre de produit diffusé dans la salle de désinfection du couvoir pendant un cycle d’une durée de deux heures (diffusion-contact-extraction) vs un chariot d’œufs à couver avec un traitement classique au formaldéhyde.
Trois mesures d’impact sont réalisées :
➢ le niveau de contamination par la flore aérobie mésophile totale de coquille (FAMT) et « l’application du Nocolyse+ dans les conditions de test permet une réduction significative de la contamination en FAMT de coquille à l’issue des deux séries réalisées » concluent les chercheurs;
➢ l’exposition de l’opérateur en salle de désinfection : les mesures sont inférieures ou égales aux valeurs limites d’exposition professionnelle (Vlep);
➢ la performance d’éclosion : la désinfection du Nocolyse+ par le diffuseur Nocospray en salle de désinfection ou en sas dans les conditions de test « n’engendre pas de dégradation des performances par rapport à celles obtenues à partir du lot témoin non traité ».
Le sésame de l’Institut Itavi
Conclusion de l’Institut Itavi en 2017 : le Nocolyse+ en phase gazeuse « permet une efficacité bactéricide proche de celle obtenue avec le formaldéhyde, ne génère pas d’exposition critique, n’a pas d’effet significatif sur les performances embryonnaires et ne dégrade pas la croissance des animaux » – un autre des cinq procédés obtient le même sésame : le dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa).
Très vite, la bio-désinfection automatisée des surfaces d’Oxy’Pharm est expérimentée « en vrai » par des producteurs d’œufs embryonnés : c’est le cas du Centre avicole d’Ile-de-France (Caif) dont un responsable déclare dans filieres-avicoles.com : « nous arrivons aux mêmes conclusions que l’Itavi après quatre ans d’utilisation encadrés par des analyses mensuelles sur chaque site ». Un couvoir normand l’expérimente puis l’adopte aussi en équipant ses salles de 18 appareils de bio-désinfection et, sans compter aussi les éleveurs de taille plus modeste.
« Bien sûr, notre expertise « médicale » par exemple dans la désinfection des blocs opératoires et des salles blanches a dû retenir l’attention des chercheurs de l’Itavi à l’époque, dit-on du côté d’Oxy’Pharm, mais il ne faut pas croire pour autant que la problématique est moins complexe ici, dans ce qui est devenu pour nous un marché de niche ! C’est un secteur où l’antibiorésistance est une grande difficulté ! ».